Pourquoi détendre les muscles du cou ?
Un moyen puissant de libérer le larynx consiste à détendre les muscles qui l’environnent, à savoir les muscles passant par le cou.
Il se trouve en effet que, dans le corps humain, les crispations d’un muscle tendent à se propager aux muscles environnants. A contrario, détendre des muscles, en l’occurrence ceux du cou, aide à détendre les muscles environnants, ici ceux du larynx.

En outre, détendre les muscles du cou facilite l’élargissement et la flexibilité du pharynx, le « tuyau » situé au-dessus du larynx et qui mène à la bouche et au nez, et qui constitue le premier espace de résonance de la voix. Donner de la place au pharynx lui permet d’adapter sa forme aux besoins de résonance de la voix, ce qui en améliore la puissance et la qualité du timbre.
Comment détendre les muscles du cou ?
Un prérequis : la tête à l’équilibre sur la colonne vertébrale
Pour détendre les muscles du cou, la tête doit être droite, au point d’équilibre au sommet de la colonne vertébrale, ce qui lui permet de se maintenir sans action des muscles du cou. Elle doit être droite sans raideur car, vous l’aurez compris, la raideur consiste en une tension forte de muscles, que nous souhaitons éviter.
Ce prérequis étant posé, il existe trois principales façons d’obtenir la détente du cou : par le mouvement, par le toucher et par le sens kinesthétique. Chacun de ces moyens permet également de vérifier que le cou est toujours détendu pendant que vous chantez. La suite de cet article présente ces trois façons de détendre les muscles du cou ; toutes trois s’appliquent également aux autres muscles impliqués dans le chant : muscles de la mâchoire, langue, aux abdominaux… et même aux différents muscles du larynx.
Obtenir et vérifier la détente en faisant de petits mouvements lents
Il est fréquent, chez les personnes qui apprennent le chant, qu’un muscle soit spontanément tendu, voire crispé, en station debout et/ou en chantant. Il convient de redonner à ce muscle de la mobilité et de la détente. Un bon moyen pour ce faire consiste à le solliciter sur des mouvements continus, de faible amplitude et de faible vitesse.
Concernant le cou, vous pouvez par exemple faire « Oui » de la tête, avec un mouvement lent (une seconde vers l’avant, une seconde vers l’arrière) et de faible amplitude (le menton bouge de 2 cm). Vous ferez ensuite « Non », puis des hochements latéraux, puis des rotations.
Vous pourrez reproduire ces mêmes mouvements lorsque vous chantez. Cela oblige votre corps à maintenir les muscles du cou plutôt détendus, et donc à trouver l’énergie dont il a besoin à des endroits plus pertinents.
Obtenir et vérifier la détente en touchant le cou
Voici un autre moyen de mettre en place et de contrôler la détente des muscles du cou : poser paisiblement une ou deux mains autour du cou. (Paisiblement car, là encore, on ne souhaite pas que le nécessaire mouvement d’élévation de la main et du bras entraîne également une élévation de l’épaule, et donc une tension de certains muscles du cou !) Les muscles du cou étant pour beaucoup longs et fins, si un ou plusieurs d’entre eux est tendu, on sent comme une corde tendue sous la peau, et il convient alors de la détendre, en faisant cesser la tension ou en affinant le positionnement de la tête à son équilibre.
Vous pouvez contrôler cette détente lorsque vous êtes debout sans chanter dans un premier temps. Surtout, vous pouvez contrôler cette détente lorsque vous réalisez un exercice vocal et lorsque vous chantez.
Obtenir et vérifier la détente par les sensations internes
L’idéal pour un.e chanteur.se est de sentir lorsque son cou est tendu ou crispé, de façon interne, c’est-à-dire sans toucher ni bouger le cou. Il convient pour cela d’affiner sa perception interne de l’état de ses muscles, appelée proprioception ou kinesthésie. Comme l’ouïe, la proprioception se développe en s’en servant ; il s’agit de porter régulièrement son attention sur les muscles (en l’occurrence, ceux du cou) : sont-ils détendus ? crispés (auquel cas on peut les détendre) ? Interviennent-ils dans ma production vocale ?
Une vérification régulière de la détente du cou permet de l’ancrer
Détendre le cou est relativement facile. Le maintenir détendu dans des nuances forte ou en chantant des notes aigües est plus difficile (selon les physiologies, il se peut même que ce soit impossible pour l’extrême fort/aigu). Je vous invite à vérifier fréquemment la bonne détente du cou, plusieurs fois par séance de travail ou par répétition.
Le maintien du cou détendu va forcer votre corps à trouver d’autres moyens pour chanter ce que vous souhaitez tout en conservant la liberté du larynx, et il y a de bonnes chances pour que lesdits moyens se rapprochent davantage d’une technique vocale efficace et saine. Bonne pratique !
Une réflexion sur “Libérer le larynx par la détente du cou”